Simon Buddle explique pourquoi des calculs corrects et la spécification de KNX pour le chauffage peuvent faire gagner du temps et de l’argent..
Il semble étrange d’être assis ici, par une chaleur de 30 degrés, sur le point d’écrire un article sur un système de chauffage qui a mal fonctionné. Quand je dis « qui a mal tourné », ce n’est pas tout à fait vrai. Le système, tel qu’il a été installé, a fait exactement ce qu’il devait faire. Il a ouvert et fermé les actionneurs thermiques d’un collecteur et a réussi à mettre en marche la pompe pour faire circuler la chaleur dans le plancher chauffant. De plus, il a ouvert l’électrovanne pour faire fonctionner l’eau chaude et il a même fait fonctionner la pompe de circulation d’eau chaude – une tâche pour laquelle il n’a pas été conçu.
Et c’est là que réside tout le problème que j’ai rencontré avec ce système : il n’y a pas eu de conception. Personne n’a pris la plume pour déterminer ce qui était nécessaire pour atteindre l’objectif premier du système, à savoir garder les clients au chaud.
Permettez-moi de revenir au début.
Laisser le chauffage à quelqu’un d’autre
En collaboration avec un autre intégrateur KNX, e-h-t.uk, on m’a demandé de fournir un panneau de contrôle de l’éclairage, la programmation et la mise en service finale. Il s’agissait d’une rénovation complète d’une maison londonienne de trois étages. KNX a été proposé pour l’éclairage et le chauffage. Alors que le propriétaire était très intéressé par le KNX pour l’éclairage, il semblait que le système de chauffage relevait de la compétence de l’architecte et de son équipe sur place. Ils ont répondu : « J’en prends bonne note, mais nous avons déjà les commandes de chauffage et nous n’avons donc besoin de KNX que pour l’éclairage ». Les travaux ont commencé à l’automne 2023. Les commandes d’éclairage ont été installées début janvier 2024, et le tour était joué. C’est du moins ce que nous pensions…
Lors d’une visite pour ajouter les lumières du jardin au système pour la famille, on m’a demandé si j’avais de l’expérience avec les commandes de chauffage car ils étaient quelque peu coincés pour trouver une solution à un problème majeur qu’ils avaient rencontré à la fin de l’hiver, à savoir que la maison n’arrivait tout simplement pas à monter en température les jours plus froids. Même en laissant le chauffage allumé 24 heures sur 24 dans toutes les pièces, la maison n’était ni chaude ni confortable.
Une réunion a été organisée avec toutes les parties concernées. Le premier point important qui est apparu est qu’aucun calcul SAP(Standard Assessment Procedure) n’avait été effectué. Ces calculs sont utilisés pour estimer la performance énergétique de la maison et la quantité de chaleur qu’il faut pomper dans la maison pour la maintenir à une température donnée. Le premier problème est mis au jour. Le deuxième problème ne tarde pas à se manifester. Le tracé de la tuyauterie UFH était basé sur un exemple de dessin envoyé par le fabricant de tuyauterie. Ces deux problèmes sont allés de pair pour donner naissance au problème fondamental signalé par le propriétaire, à savoir que la maison n’atteint pas la température voulue pendant les froides journées d’hiver.
L’électricien a proposé une solution utilisant quelques relais 230V, quelques thermostats d’ambiance Heatmiser supplémentaires, ainsi que des radiateurs électriques dans les zones concernées. Le client pourrait alors les utiliser si la maison devenait trop froide. Dans le meilleur des cas, cette solution peut être qualifiée de maladroite.
Le thermostat KNX
Après une explication de cinq minutes sur le fonctionnement d’un thermostat KNX, il a été convenu que c’était la bonne solution.
KNX RF a sauvé la mise. La solution simple pour les nouveaux radiateurs était d’installer des commutateurs KNX RF de Theben pour les faire fonctionner. Les emplacements des collecteurs étaient proches du câble de bus existant, de sorte que nous avons pu ajouter quelques nouvelles lignes pour contrôler les pompes et les vannes existantes. La fonctionnalité standard d’un thermostat KNX nous a permis de contrôler le chauffage par le sol en tant que chauffage principal, les radiateurs se déclenchant automatiquement en utilisant la fonction de chauffage secondaire. Tous les capteurs de température Heatmiser sont en fait compatibles NTC10K, ce qui signifie qu’en ajoutant un module d’entrée analogique/numérique Zennio RailQUAD 8, nous avons également pu connecter tous les capteurs de température existants dans les pièces directement au Heatmiser.
Coûts
Nous avons vendu quelques nouveaux éléments de matériel et de programmation, mais la plus grande partie des coûts est due à la main-d’œuvre. Tout d’abord, nous avons dû démonter toute l’ancienne électronique avant de procéder à l’installation. Dans la plupart des cas (nous avons maintenant installé quatre petits panneaux de contrôle de chauffage KNX), le démontage a pris plus de temps que l’installation des panneaux KNX – un travail qui est souvent négligé. Il serait intéressant de savoir exactement combien cela a coûté aux constructeurs, étant donné que les commandes de chauffage ont été installées deux fois. A mon avis, c’est beaucoup plus que ce qu’aurait coûté l’installation de KNX en premier lieu !
Conclusion
De notre point de vue, il s’agissait d’une solution simple. Du point de vue de l’autre partie, il s’agit d’une leçon de choses pour s’assurer que les conceptions et les calculs sont effectués et mis en œuvre sur place. Des coins ont été coupés et cela s’est retourné contre eux. Si les calculs SAP et la conception du plancher avaient été effectués, rien de tout cela n’aurait été un problème.
Le fait que KNX soit presque infiniment flexible et configurable nous a permis de résoudre des problèmes que d’autres n’étaient tout simplement pas en mesure de résoudre. De plus, il s’agissait d’une solution robuste et élégante qui répondait exactement aux besoins du client.
Simon Buddle CEng MIET, est consultant pour Future Ready Homes, un spécialiste de la conception de systèmes de GTB et de services ELV.
